L’application des droits de l’homme à la santé sexuelle et reproductive

INTRODUCTION

En 1996, à Glen Cove, New York, le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP), en collaboration avec le Haut-Commisariat aux droits de l’homme (alors le Centre des droits de l’homme) et la Division de la Promotion de la Femme (DAW), ont organisé une réunion sur les « Approches des droits de l’homme relatifs à la santé des femmes, particulièrement, à la santé et les droits sexuelles et
reproductifs ». L’objectif était double : d’une part, contribuer au travail fait pour appliquer les normes des droits de l’homme à la santé des femmes et, d’autre part, encourager le développement de méthodologies et d’indicateurs à l’usage des organes de surveillance de l’application des traités sur les
droits de l’homme et des agences de l’ONU qui ont à mettre en oeuvre le droit des femmes à la santé, en particulier la santé sexuelle et reproductive. Cette réunion visait aussi à permettre aux organes de surveillance de chacun des traités de prendre en compte dans leur travail les relations de genre et les
conclusions des dernières conférences des Experts. Il faut souligner que cette réunion était la première occasion pour les membres des six organes de surveillance de l’application des traités de mettre l’accent sur l’application des droits de l’homme au thème spécifique de la santé sexuelle et reproductive.

Cinq ans plus tard, en 2001, le FNUAP et le bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme ont organisé une réunion de suivi à Genève du 25 au 27 Juin afin, d’une part d’évaluer les progrès, les obstacles et les occasions à saisir pour intégrer la santé et les droits reproductifs au travail des
organes de surveillance de l’application des traités, et d’autre part de proposer des mesures à prendre et des stratégies à mettre en oeuvre dans le pilotage et le renforcement des actions en faveur de la santé sexuelle et reproductive. La réunion a défini des actions et des recommandations afin de faciliter la mise en oeuvre par les États des mesures destinées à assurer la pleine jouissance de ces droits à l’ensemble des hommes et des femmes.

L’objectif de la réunion était de faire en sorte que le travail de suivi des traités aide davantage les États à tenir leurs engagements, en particulier ceux qui concernent les droits des femmes en matière de santé sexuelle et reproductive. Il a été confirmé que pour la grande majorité des femmes dans le monde, les thèmes abordés pendant la rencontre sont essentiels à leur bien être et à la pleine jouissance de leurs
droits. Beaucoup des risques liés à la santé sexuelle et reproductive des femmes résultent du non-respect de l’égalité complète, des comportements et des pratiques qui renforcent leur statut de subordination : les mariages forcés, les grossesses précoces, les violences sexuelles, les trafics, les
mutilations génitales féminines. Toutes ces pratiques et bien d’autres ont des conséquences négatives sur la santé sexuelle et reproductive.

Au cours de la rencontre, les travaux des organes de surveillance de l’application des traités et programmes d’action des conférences, leurs conclusions, commentaires généraux et recommandations ont servi de base de discussion.

Pour la santé sexuelle et reproductive, les participants à la rencontre ont examiné trois thèmes d’une grande importance (l’avortement à risques, l’accès des adolescents à la santé sexuelle et reproductive, et le VIH-sida) afin, d’une part d’évaluer l’impact des services cliniques, des systèmes de santé et d’autres facteurs sous-jacents (sociaux, économiques, juridiques et politiques) sur la jouissance des droits à la santé sexuelle et reproductive, et d’autre part d’identifier les mesures positives que les États doivent prendre dans le cadre du traité pour assurer la jouissance de ces droits.

Ces thèmes relèvent des droits fondamentaux de l’homme et sont liés à ce qu’il convient d’appeler discrimination au sens le plus large du terme, ainsi qu’à beaucoup des droits énoncés dans les six principaux instruments sur les droits de l’homme. En effet, contrairement aux programmes d’action des
conférences internationales, le cadre des droits de l’homme impose des obligations légales aux États. Il est donc crucial de lier la santé sexuelle et reproductive à ce cadre afin que les organes de surveillance des traités sur les droits de l’Homme comprennent que la santé sexuelle et reproductive est bien de leur compétence, qu’il s’agisse de rédiger des rapports, de mener des enquêtes, des observations finales et
des autres procédures comme des systèmes de mesures préventives.

Les participants ont convenu que les droits afférents à la santé sexuelle et reproductive doivent donc être analysés plus avant, pour les lier de façon évidente aux clauses spécifiques de chaque traité sur les droits de l’Homme. En effet, dans la mesure où ces clauses imposent des obligations positives aux
États, ceux-ci ne pourront alors faire autrement que de mettre en oeuvre les lois, politiques et programmes nécessaires à la promotion de la santé sexuelle et reproductive et à la disparition
des freins et blocages qui s’opposent à elle.

Les recommandations d’action sont regroupées en trois catégories principales: plaidoyer et promotion, recueil d’information et procédures de présentation de rapports, et mise en oeuvre au niveau national; ces recommandations ont été proposées selon les parties prenantes identifiées comme ayant les responsabilités principales pour les mettre en oeuvre.

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Living Free and Equal – What States Are Doing to Tackle Violence and Discrimination against Lesbian Gay, Bisexual, Transgender and Intersex People

FOREWORD

In recent years, awareness has grown of the scope and scale of violence and discrimination directed at lesbian, gay, bi, trans (LGBT) and intersex people around the world – including killings, torture, arbitrary detention and widespread discrimination in access to health care, education, employment and housing.

United Nations, regional and national human rights bodies have identified critical gaps in the implementation of international standards to address these and related violations, and have issued a plethora of recommendations, including, among them, the repeal of discriminatory legislation and measures to protect LGBT and intersex people from discrimination, violence, torture and ill treatment, and safeguard rights to freedom of expression, association and peaceful assembly.

Increasingly, Governments are taking action – whether in the form of legislation and policy measures or through targeted social and education programmes. At the United Nations Human Rights Council, more than one hundred countries from all regions around the world have voluntarily committed to take measures to end violence and discrimination linked to sexual orientation and gender identity, based on recommendations generated during the first two cycles of the Universal Periodic  Review.

Even so, there has been relatively little analysis at the international level of the practical steps that States have taken or are taking to implement United Nations recommendations in this field. In my report to the Human Rights Council in June 2015, I provided a brief overview of some notable positive developments in recent years,  incorporating  information received from States. It is clear that there is demand, to which this publication responds, for a more in-depth analysis of existing  concrete  practices,  and  of  the  remaining  gaps  and  challenges.

The results of this study provide grounds for hope – showing us the myriad of ways that national and municipal authorities, courts, parliaments, and national and regional human rights institutions are meeting their responsibilities to address this critical human rights issue.

However, serious challenges remain. While many countries have taken encouraging steps, in most cases, these efforts have fallen short of the concerted strategy required to tackle violence and discrimination against LGBT and intersex people. Even in countries that have arguably recorded the most progress in respect of the rights of gay men and lesbians, there has been far less attention given to protecting the rights of trans people and only incipient attention to the rights of intersex people.

Our analysis also highlights the need for more data on the human rights situation of LGBT and intersex people, and for the systematic evaluation of the effectiveness of measures by States to address the abuses that they face.

I am confident that this publication will spark discussion and hope it will inspire renewed efforts and determination by States, national human rights institutions, civil society organizations, regional organizations and members of the United Nations family to join forces to end human rights violations on the basis of sexual orientation, gender identity and expression, and sex characteristics.

Zeid Ra’ad Al Hussein

United Nations High Commissioner for Human Rights October  2016

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NÉS LIBRES ET ÉGAUX – Orientation sexuelle et identité de genre en droit international des droits de l’homme

AVANT-PROPOS
La question d’accorder aux lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) les mêmes droits que ceux dont tous les autres jouissent n’est ni radicale ni compliquée. Elle repose sur deux principes fondamentaux qui sous-tendent le droit international des droits de l’homme : l’égalité et la non-discrimination. Les premiers mots de la Déclaration universelle des droits de l’homme sont sans équivoque : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. »

Néanmoins, des attitudes homophobes profondément enracinées, souvent associées à un manque de protection juridique suffisante contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de
genre, exposent de nombreux LGBT de tous les âges et dans toutes les régions du monde à des violations flagrantes des droits de l’homme. Ils font l’objet de discrimination sur le marché du travail, dans les établissements scolaires et dans les hôpitaux et sont maltraités et désavoués par leurs propres familles. Dans les rues des villes et des agglomérations à travers le monde, ils sont la cible d’attaques physiques :
battus, agressés sexuellement, torturés et tués. Et dans quelque 76 pays, des lois discriminatoires érigent en infractions pénales des relations privées, consensuelles entre personnes de même sexe, exposant ainsi certaines personnes au risque d’arrestation, de poursuites et d’emprisonnement.

Les mécanismes de protection des droits de l’homme des Nations Unies expriment sans cesse depuis le début des années 90 des préoccupations face à ces violations et à celles d’autres types. Ces mécanismes sont notamment les organes conventionnels créés pour contrôler la conformité des États avec les traités internationaux relatifs aux droits de l’homme, et les rapporteurs spéciaux et d’autres experts indépendants nommés par l’ancienne Commission des droits de l’homme et son successeur, le Conseil des droits de l’homme, pour enquêter et faire rapport sur les enjeux pressants des droits de l’homme. En 2011, le Conseil des droits de l’homme a adopté une résolution exprimant de « graves préoccupations » face à des actes de violence et de discrimination commis contre des personnes en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre. La nécessité de prendre des mesures pour mettre un terme à ces violations, sans être universellement acceptée, est de plus en plus reconnue.

La cessation des actes de violence et de discrimination dont certaines personnes sont victimes en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre constitue un défi de taille en matière de droits de l’homme. J’espère que cette brochure, qui 6 nés libres et égaux établit les obligations juridiques qu’ont les États à l’égard des LGBT, peut contribuer au débat au niveau tant mondial que national, là où la mise en oeuvre doit intervenir.

Malgré toutes les difficultés, il y a des raisons d’espérer : un nombre croissant d’États reconnaissent désormais la gravité du problème et la nécessité d’agir. Grâce à l’engagement et aux efforts combinés des États et de la société civile, je suis convaincue que les principes d’égalité et de non-discrimination deviendront réalité pour des millions de LGBT dans le monde entier.

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