Analyse des connaissances et perceptions sur l’usage du préservatif au Burundi

  1. Introduction

L’utilisation du préservatif reste un enjeu majeur dans les stratégies de prévention contre les infections sexuellement transmissibles (IST) et les grossesses non désirées (GND) au Burundi. Ce document s’appuie sur les résultats d’un sondage effectué par les membres de la communauté de pratique sur le planning familial de Share-Net Burundi sur X (ex-Twitter) afin de mieux comprendre le niveau de connaissances et les perceptions concernant l’usage du préservatif parmi les jeunes et d’identifier les axes d’amélioration pour les campagnes de sensibilisation et d’éducation sexuelle.

  1. Analyse des Résultats du Sondage

Les résultats du sondage révèlent des tendances significatives qui méritent d’être approfondies pour éclairer les efforts de sensibilisation :

  • 83% des répondants ont déjà vu un préservatif, ce qui indique que la majorité est au moins familiarisée visuellement avec cet outil de prévention. Cependant, les 17% restants représentent une proportion non négligeable de la population qui pourrait manquer d’accès à l’éducation et aux services de santé sexuelle.
  • 57% des participants trouvent gênant d’acheter des préservatifs. Cette barrière sociale peut décourager leur utilisation régulière et met en lumière la persistance de la stigmatisation autour de la sexualité et de la santé sexuelle. La normalisation de l’achat de préservatifs par des campagnes de sensibilisation pourrait contribuer à réduire cette gêne.
  • 55% des répondants estiment que le préservatif diminue le plaisir sexuel, tandis que 45% ne partagent pas cette opinion. Cette perception peut avoir un impact direct sur la régularité de l’utilisation des préservatifs. Il est essentiel de promouvoir la diversité des options disponibles, telles que les préservatifs ultra-fins, pour réduire ce sentiment et encourager leur adoption.
  • 65% des répondants reconnaissent la prévention des IST comme l’avantage principal, suivi par 28% mentionnant la prévention du VIH/SIDA. Seulement 8% citent la prévention des GND, ce qui souligne un besoin de mieux sensibiliser sur la polyvalence des préservatifs en tant qu’outil de protection contre les grossesses non désirées.
  • 88% des participants pensent que le consentement pour l’utilisation du préservatif est nécessaire. Ce chiffre positif démontre une compréhension globale de l’importance du consentement, mais il reste 13% qui nécessitent davantage d’éducation sur cette question fondamentale de respect mutuel dans les relations.
  •  89% savent que le préservatif doit être conservé dans un endroit frais et sec, ce qui indique une bonne base de connaissance. Les réponses incorrectes montrent cependant que des rappels réguliers sont utiles pour éviter des pratiques qui réduisent l’efficacité des préservatifs.
  • 89% des répondants savent que l’utilisation simultanée de plusieurs préservatifs n’est pas une bonne pratique, évitant ainsi les risques de déchirure dus au frottement.
  • 80% des participants savent qu’il doit être déroulé avant tout contact sexuel, et 85% comprennent qu’il ne doit pas être mis en place après la pénétration. Ces statistiques révèlent une bonne compréhension générale, mais il reste une marge d’amélioration.
  • Implications et Défis Actuels

Ces résultats montrent que, bien que la connaissance des bases de l’usage du préservatif soit répandue, des croyances erronées et des obstacles psychologiques persistent, affectant leur utilisation efficace. Les défis à relever incluent :

  • Stigmatisation sociale : La gêne ressentie à l’achat de préservatifs révèle la persistance de tabous autour de la sexualité. Cette stigmatisation peut être abordée par des campagnes de sensibilisation publiques visant à normaliser l’achat et l’utilisation des préservatifs.
  • Perceptions négatives sur le plaisir sexuel : L’idée que le préservatif diminue le plaisir reste un obstacle important. Promouvoir des options adaptées et améliorer la communication autour du confort et de la variété des préservatifs pourrait changer cette perception.
  • Éducation continue : Il est crucial de renforcer l’éducation sexuelle dans les écoles et dans les communautés pour atteindre ceux qui n’ont pas encore été exposés à ces informations.
  1. Recommandations pour l’Amélioration des Campagnes de Sensibilisation

Pour accroître l’adoption des préservatifs et améliorer les connaissances à leur sujet, il est recommandé de :

  • Intensifier les campagnes de déstigmatisation : Des initiatives de sensibilisation qui incluent des témoignages et des discussions ouvertes sur l’achat et l’utilisation des préservatifs peuvent réduire la gêne sociale.
  • Sensibiliser sur le confort et le plaisir : Promouvoir des préservatifs de différentes textures et épaisseurs qui maximisent le confort et le plaisir pourrait encourager leur utilisation.
  • Renforcer l’éducation sur les multiples rôles des préservatifs : Les campagnes devraient insister sur la double protection offerte par les préservatifs, contre les IST et les GND.
  • Augmenter l’accès aux préservatifs : S’assurer que les préservatifs soient disponibles gratuitement ou à bas coût dans les centres de santé, écoles et pharmacies aiderait à surmonter les barrières financières et d’accès.
  1. Conclusion

L’usage du préservatif est essentiel pour la prévention des IST, y compris le VIH/SIDA, et des GND. Bien que la majorité des jeunes aient une compréhension solide des bases de l’utilisation des préservatifs, il reste des domaines à améliorer. Des efforts accrus en matière d’éducation, de déstigmatisation et d’accessibilité sont nécessaires pour promouvoir une adoption plus large et plus efficace de cet outil crucial de santé publique.

 

APPEL À MANIFESTATION D’INTÉRÊT

CONTEXTE

Share-Net Burundi est une plateforme de gestion de connaissances dédiée au développement durable, avec pour mission de renforcer les droits humains, la justice sociale et la santé au Burundi à travers le partage et l’utilisation efficace des connaissances. Dans le cadre du projet UMUHIVU, nous souhaitons renforcer les synergies et les capacités des organisations dirigées par les jeunes et les femmes, afin de promouvoir une justice sociale partagée.

Nous lançons cet appel à manifestation d’intérêt pour identifier des organisations émergentes et des activistes engagés pour le changement social dans leurs communautés. Share-Net Burundi reconnaît la contribution essentielle des jeunes organisations progressistes et de leurs alliés dans l’amélioration de l’engagement communautaire et le plaidoyer pour des changements sociaux durables.

Notre objectif est de créer un environnement propice pour permettre à ces organisations de s’épanouir, en offrant des opportunités de réseautage, de renforcement des capacités, et de collaboration stratégique.

PRIORITÉS EN MATIÈRE DE SÉLECTION

Cet appel s’adresse aux organisations émergentes dirigées par des jeunes et des femmes, œuvrant dans des domaines clés et désireuses de renforcer leurs capacités. Nous leur proposons de rejoindre des espaces dynamiques et inclusifs favorisant l’échange et la collaboration, afin de les aider à agir de manière efficace et impactante.

Les domaines thématiques prioritaires pour cet appel sont les suivants :

  • Sécurité alimentaire et nutrition
  • Santé sexuelle et reproductive, et droits y relatifs
  • Gouvernance et état de droit
  • Développement du secteur privé (entrepreneuriat)
  • Jeunesse/Art

Pour ce premier appel, dix structures/initiatives seront sélectionnées pour bénéficier d’un accompagnement spécifique.

CANDIDATS ÉLIGIBLES

  • Organisations : Cet appel est ouvert aux associations, initiatives, entreprises sociales et organisations médiatiques dirigées par des jeunes et des femmes, avec un siège social à Bujumbura et œuvrant dans les domaines thématiques mentionnés. Un accent particulier est mis sur les structures axées sur la défense des droits et le développement communautaire.
  • Activistes : Les individus engagés dans la promotion de la justice sociale et des droits humains sont également invités à soumettre leur candidature.

PROCÉDURE DE SOUMISSION

Si votre organisation ou initiative répond aux critères énoncés ci-dessus, nous vous invitons à soumettre votre manifestation d’intérêt en remplissant le formulaire d’inscription au plus tard le 28 octobre 2024, via ce lien.

 

UMUHIVU – Synergy of CSOs for social justice in Burundi

The UMUHIVU project, led by Share-Net Burundi and supported by the Netherlands Embassy in Burundi, aims to strengthen the capacities of civil society organizations (CSOs) led by women and youth in Burundi. In the face of harmful norms and restrictions on civic space, UMUHIVU positions itself as a catalyst to empower these organizations to play a crucial role in promoting social justice.

Main objective

The project seeks to create an enabling environment where CSOs can express themselves, coordinate, and influence public policies to build a more inclusive and equitable Burundi. Through capacity building and collaboration, these organizations are better equipped to defend the rights of women, youth, and marginalized groups.

Project approaches

  1. Capacity building: Emerging women- and youth-led CSOs receive tailored training to improve their internal management, advocacy, and ability to develop effective strategies.
  2. Creation of communities of practice: Spaces for exchange and collaboration are established, allowing CSOs working on same issues to co-create common strategies and learn from one another. The five communities of practice have been established around five themes: food security and nutrition, sexual and reproductive health and rights, private sector development, rule of law and youth.
  3. Changing perceptions of CSOs through media: In collaboration with journalists and influencers, the project highlights the key role of CSOs in the fight for social justice.
  4. Production of evidence-based Data: Reliable data is collected, translated, and disseminated to provide a solid foundation for CSO advocacy campaigns.
  5. Strategic advocacy: Links are established with key stakeholders to strengthen the influence of CSOs and help them promote concrete changes.

Expected impact

Through the UMUHIVU initiative, Share-Net Burundi aims to empower 15 women- and youth-led organizations, with a vision to expand this support to 50 within two years. The program will also establish 5 communities of practice and foster collaborative actions to advance social justice in Burundi.

Together, we are building a future where the voices of women and youth are heard, and social justice becomes a reality for all.

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