Cette enquête révèle l’engagement croissant des jeunes burundais dans l’univers numérique, en particulier sur les réseaux sociaux. L’étude, axée sur les adolescents âgés de 12 à 20 ans des zones urbaines et semi-urbaines, offre un aperçu fascinant des habitudes et des préférences de cette population en matière d’utilisation des médias sociaux.

L’enquête, réalisée en Kirundi pour assurer une compréhension claire, a recueilli 191 réponses principalement dans six provinces du Burundi. Les résultats soulignent plusieurs tendances intéressantes :

Prédominance Masculine : Les hommes représentaient 68% des participants, suggérant des disparités de genre dans l’accès et l’utilisation des technologies.

Utilisation Généralisée : Un pourcentage élevé (97%) des jeunes interrogés utilisent activement les réseaux sociaux, reflétant la croissance rapide de l’accès à Internet dans le pays.

Accès Mobile : Près de 98% des utilisateurs accèdent aux réseaux sociaux via leur téléphone portable, soulignant la disponibilité et la préférence pour les appareils mobiles.

Plateformes Populaires : Facebook (93%), WhatsApp (77%), et YouTube (54%) sont les plateformes les plus utilisées, facilitées par des forfaits Internet abordables.

Fréquence d’Utilisation : Environ 46% des utilisateurs consultent les réseaux sociaux quotidiennement, passant en moyenne entre 2 et 5 heures par jour en ligne.

Contenu Consommé : Les vidéos (44%) sont le type de contenu le plus consulté, suivies des textes (31%), mettant en évidence une préférence pour le contenu visuel et interactif.

Cette enquête met en lumière l’importance croissante du numérique dans la vie des jeunes burundais et souligne la nécessité pour les stratégies de communication de s’adapter à cette évolution. Pour toucher les jeunes des zones reculées, une approche combinant les canaux numériques et les méthodes traditionnelles de communication est recommandée.

Cette étude offre un aperçu précieux des tendances et des comportements des jeunes burundais sur les réseaux sociaux, soulignant l’importance de comprendre et d’adapter les stratégies de communication à ce public numériquement engagé.

Découvrez tous les résultats ici .

COALITION FOR SEXUAL AND REPRODUCTIVE HEALTH AND RIGHTS, Case Study in Burundi and Colombia

Nous sommes ravis de vous présenter cette étude de cas en Colombie et au Burundi sur la santé et les droits sexuels et reproductifs, réalisée par  Zen Planet (Burundi) et Baranquilla+20 Colombie, deux organisations de ces deux pays.

L’objectif de cette étude de cas est d’utiliser l’accès et la dissémination de l’information pour relever collectivement les défis au niveau local dans la mise en œuvre des lois et des politiques d’éducation sexuelle, y compris les besoins et les aspirations des jeunes et de la communauté. L’objectif est t de formuler des actions spécifiques pour combler les lacunes identifiées.

Lire le document via ce  lien.

Bâtir la résilience des filles en Santé Sexuelle et Reproductive : le focus d’une conversation sur X par Share-Net Burundi

La majeure partie de la population burundaise est jeune, avec 65 % ayant moins de 25 ans. De plus, les femmes sont les plus nombreuses, représentant plus de 52 %. Négliger les besoins en matière de santé sexuelle et reproductive des jeunes filles, qui représenteront la plus grande proportion de la main-d’œuvre à l’avenir, ne reviendrait qu’à une chose : compromettre le développement du Burundi.

C’est dans cet objectif qu’en date du 17 octobre 2023, Share-Net Burundi, a organisé un Space sur X (ancien Twitter) autour du thème : “Bâtir la résilience des filles en Santé Sexuelle et Reproductive”.

Au cours de l’année scolaire 2020-2021, 438 filles en école fondamentale ont abandonné l’école à cause de grossesses non désirées, ainsi que 740 filles en écoles post-fondamentales.

En 2016-2017, 1.000 filles avaient abandonné l’école pour la même raison. Encore plus interpellant : de janvier à juillet 2023, le Centre SERUKA qui est dans la prise en charge des victimes des violences sexuelles avait déjà enregistré 448 filles victimes de violences sexuelles basées sur le genre.

Ces données soulignent l’urgence de fournir aux jeunes des services de santé sexuelle et reproductive de qualité, adaptés à leurs besoins, afin de leur donner les moyens d’éviter les grossesses précoces et non désirées, de prévenir le VIH et autres maladies sexuellement transmissibles ou de faire face aux violences basées sur le genre (VBG).

 

 “La résilience des filles face aux violences basées sur le genre est entravée principalement par la précarité des familles et le manque d’informations”

Chancelle Bamuhaye, activiste pour le bien-être des enfants et fondatrice de l’association Hope for a Better Future, Inès Kidasharira, activiste sur les Droits de la Santé Sexuelle et Reproductive, et Dr Pacis Alarine Irambona fondatrice du Burundi WUFF, activiste pour la menstruation ont apporté leur éclairage sur le sujet.

Selon Chancelle Bamuhaye, la précarité menstruelle des jeunes filles est une conséquence directe de la pauvreté dans les familles : “Peu de filles au Burundi ont les moyens de se procurer des serviettes hygiéniques en raison de leur coût élevé, qui est d’au moins 3.000 Fbu par mois. Par conséquent, la plupart d’entre elles se retrouvent dans des situations où elles n’ont d’autre choix que d’offrir des faveurs sexuelles pour de l’argent afin de s’en procurer.”

Chancelle évoque également le manque d’informations pour les jeunes filles, ce qui fait que beaucoup d’entre elles arrivent à leurs menstruations sans savoir comment s’y prendre ou même comment identifier les approches des prédateurs sexuels et les repousser, d’où les grossesses non désirées.

Le manque d’accès à l’information est également évoqué par Dr Pacis Alarine Irambona, qui affirme que c’est un problème commun, que ce soit pour les filles en milieu urbain ou rural. Elle souligne que cela est encore plus difficile pour les jeunes filles handicapées physiquement ou mentalement qui, en plus du manque d’informations, n’ont pas la capacité de se prémunir contre les agressions sexuelles, d’où son appel à prendre en compte les besoins spécifiques de ces jeunes filles handicapées dans les mécanismes de renforcement de la résilience des jeunes filles burundaises en matière de droits sexuels.

L’importance de l’éducation des parents et de l’utilisation sûre d’internet soulignées

Inès Kidasharira revient sur l’importance de l’éducation des parents pour fournir des informations sûres à leurs enfants. “De nos jours, les enfants s’informent par le biais de multiples canaux tels que les téléphones, leurs pairs à l’école, à l’église ou dans d’autres groupes de socialisation, mais les vraies informations ne peuvent provenir que des parents. De ce fait, j’encourage les parents à parler de la sexualité à leurs enfants dès l’âge de 3 ans, leur faire comprendre que sont les parties intimes de leur corps et à leur dire que personne ne doit les toucher sur ces parties-là.”

Inès Kidasharira souligne également l’importance de l’éducation à la bonne utilisation d’Internet. “Plusieurs faux comptes existent, des gens qui se font passer pour d’autres. Les enfants doivent donc savoir détecter les faux comptes et les prédateurs sexuels en analysant ce que les propriétaires de ces comptes leur disent. Par exemple, s’ils leur demandent de les rencontrer et de ne pas aviser leurs parents, c’est déjà un signe que ces personnes sont suspectes.”

 Nadège Ininahazwe, une Burundaise vivant en Suède, a plaidé en faveur de l’adaptation des programmes scolaires pour qu’ils tiennent compte des réalités actuelles et fournissent des informations complètes, non partielles comme elle trouve que c’est le cas aujourd’hui, sur la menstruation et d’autres sujets liés à la sexualité des jeunes filles.

Elle a également souligné que la gent masculine ne peut être ignorée si l’on veut promouvoir le respect du corps féminin. “Il est de plus en plus évident que peu de jeunes respectent le corps de la femme, et cela, en plus d’autres facteurs qui peuvent en être la raison, doit également être considéré du point de vue de l’ignorance : lorsque nous enseignons aux jeunes filles comment se prémunir contre les agressions, faisons-nous de même pour les garçons pour leur apprendre à prendre soin et protéger leurs sœurs, leurs copines ou toutes les autres filles et femmes qu’ils rencontrent ? C’est pourtant très important.”

Un autre intervenant a fait appel aux autorités, en particulier aux élues femmes, pour s’impliquer davantage dans la résilience des jeunes femmes face aux difficultés en matière de sexualité et ne pas laisser ce travail aux seuls activistes.

Serviettes réutilisables : roue de secours pour renforcer l’hygiène menstruelle

Pour renforcer l’hygiène menstruelle surtout dans des familles aux conditions de vie précaires, l’organisation Burundi WUFF, fondée par Dr Pacis Alarine Irambona, promeut l’utilisation de serviettes réutilisables fabriquées maison.

Selon Dr Pacis Alarine, avec 3750 Fbu, il est tout à fait possible de fabriquer 4 serviettes qui peuvent durer jusqu’à 3 ans. “Il suffit d’avoir 3 tissus : un en coton, un autre imperméable et un autre à placer entre les deux, qui est absorbant. La fabrication de cette serviette ne prend que moins de 5 minutes.” Quant à son hygiène, Dr Pacis indique que son lavage est tellement simple : il ne demande qu’un gobelet d’eau, une moitié pour la tremper pendant quelques minutes et une autre moitié pour la laver.

La discussion qui a eu lieu le 17 octobre 2023 avait déjà été écoutée, au 24 octobre plus de 2000 personnes. L’enregistrement est toujours disponible sur X ici.

 

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