Foire des connaissances : l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes, tremplin pour réinventer l’avenir

Art, entrepreneuriat, théâtre, débats… La Foire des connaissances, organisée le 11 juillet par Share-Net Burundi au Centre Izuba pour soutenir l’initiative « UMUHIVU », a été un véritable carrefour d’échanges et d’inspiration. Jeunes talents et femmes leaders y ont exposé leurs idées, partagé leurs expériences et identifié des solutions concrètes aux défis qui freinent leur épanouissement.

Des stands d’expositions de produits développés par des jeunes et des femmes dans divers secteurs, ateliers de co-création, séances de pitch, représentation théâtrale de la pièce « INAMUJANDI » célébrant une légende guerrière burundaise, sans oublier les discours inspirants, la Foire des connaissances a rassemblé une diversité d’acteurs engagés autour d’un objectif commun : apprendre les uns des autres et construire ensemble des pistes d’avenir.

Un espace de co-création stimulant

Parmi les moments forts, une session d’échanges interactifs a permis de débattre autour de plusieurs thématiques clés : jeunesse et art, entrepreneuriat, bonne gouvernance et droits humains, santé sexuelle et reproductive et les droits y relatifs (SDSR), entrepreneuriat, ainsi que sécurité alimentaire et nutritionnelle.

L’objectif principal était d’identifier les obstacles que rencontrent les jeunes et les femmes dans l’accès à l’éducation, au financement et aux opportunités sur le marché, et de réfléchir ensemble à des solutions concrètes.

Des freins multiples à surmonter

Dans la session dédiée à l’entrepreneuriat, animée par Kathia Gretta Iradukunda, co-créatrice de –« Ubuhinga Bwacu – ArtPreneur au Féminin », six jeunes ont échangé sur les obstacles rencontrés au quotidien : manque d’ambition ou de rêve chez les jeunes alimenté par un système éducatif parfois démotivant, jeunes compétents non valorisés, normes sociales défavorables aux femmes, harcèlement sexuel dans certains milieux éducatifs ou professionnels, absence de modèles inspirants, peu d’espaces de réseautage, une méconnaissance des opportunités existantes surtout chez les jeunes vivant en milieux ruraux.

Des lois discriminatoires limitant la représentation féminine (ex. : quotas de 30%) dans les instances décisionnelles, des conditions restrictives d’accès au crédit et aux devises étrangères, une forte informalité de l’emploi chez les jeunes, causée par le chômage et les conflits intergénérationnels (corruption, clientélisme…). Un constat clair : les défis sont nombreux.

Des jeunes qui refusent de baisser les bras

Face à ces réalités, des solutions ont été proposées. Les jeunes appellent à renforcer leur accès à l’information et aux opportunités, à adopter une culture d’apprentissage continu et promouvoir les échanges entre pairs, à exploiter les outils numériques, et à persévérer malgré les obstacles. Cultiver une bonne réputation et une crédibilité professionnelle afin de faciliter l’accès aux financements.

Ils demandent également au gouvernement de revoir les politiques d’accès aux crédits, de créer un environnement fiscal plus favorable aux jeunes entrepreneurs, de réformer le système bancaire, et de garantir une place plus active aux jeunes et aux femmes dans les instances de décision.

Mettre en place des mesures fiscales incitatives, notamment l’exonération pour les jeunes entreprises et réformer la réglementation bancaire sur les devises étrangères et plaider pour un marché libre et un meilleur accès à la mobilité régionale.

Une jeunesse prête à prendre le relais

La Foire des connaissances a prouvé une chose : la jeunesse burundaise regorge de talents, de créativité et de volonté. Il ne reste plus qu’à lui tendre la main, lui faire confiance, et lui ouvrir la porte. Car comme l’a rappelé un participant : « Investir dans les jeunes, c’est miser sur un avenir solide, équitable et innovant. »