Foire des Connaissances : tisser demain, fil à fil

Et si l’avenir se construisait à plusieurs mains ? Le 11 juillet dernier, le centre Izuba vibrait au rythme de la Foire des Connaissances, organisée par Share-Net Burundi dans le cadre de l’initiative Umuhivu. Une journée de dialogues, de partage et de rencontres, où l’art, l’entrepreneuriat, le théâtre et la citoyenneté se sont mêlés pour faire émerger des idées nouvelles.
Pas de grandes promesses. Mais des visages, des récits, des projets. Entre les stands, les ateliers de co-création et une scène de théâtre, une même énergie circulait : celle de celles et ceux qui osent inventer de nouvelles manières de faire société avec une ambition commune : apprendre des autres pour mieux penser ensemble.
Une corde, un cercle, une société miniature
Au cœur de cette effervescence, plusieurs espaces d’échanges ont été animés. L’un d’eux, consacré à la bonne gouvernance et à l’État de droit, a particulièrement marqué les esprits.
Les participant·e·s y ont reçu des rôles fictifs : agronome, pêcheur, infirmier, chef de quartier, journaliste, enseignant, policière, artiste… Autant de voix qu’il en faut pour représenter une société. Une corde passait de main en main, tendue entre ces personnages devenus alliés, contradicteurs ou voisins. Le principe ? Discuter des tensions qui minent la gouvernance locale — sans lâcher la corde. Ni trop la tendre, ni la casser. La garder en équilibre. Comme nos sociétés.
Les tensions rejouées dans le cercle ressemblaient à celles qu’on croise dans la vraie vie. Il y avait ce manque de communication entre différents groupes de la société, ces petits abus de pouvoir qu’on tolère trop souvent, ces discriminations silencieuses qui finissent par user. Il y avait aussi les idées toutes faites qu’on se traîne les uns sur les autres, l’opacité de certaines décisions prises d’en haut, et ce manque d’élan collectif, ce réflexe citoyen qui tarde encore à s’installer.
Mais face à chaque tension, une possibilité : dialogue, médiation, plaidoyer, éducation, recours à la justice… et surtout, un engagement commun : bâtir ensemble, plutôt que subir à part.
Gouverner, ce n’est pas imposer : c’est coexister
Dans ce jeu de rôle presque théâtral, les participant·e·s ont découvert une chose essentielle : la bonne gouvernance commence par un geste simple mais puissant — se mettre à la place de l’autre. Écouter. Parler vrai. Tenir bon, mais tenir ensemble.
À la Foire des Connaissances, on n’était pas venu recevoir des leçons. On est venu expérimenter, créer, douter et recommencer. C’est ainsi qu’un simple fil de corde est devenu symbole : celui d’une gouvernance plus apaisée, plus partagée, plus juste.