La fistule obstétricale est une lésion survenant au décours d’un travail d’accouchement prolongé. La tête fœtale est bloquée au niveau du bassin maternel et la pression exercée sur les parties molles (la vessie et rectum) entraîne une ischémie locale et aboutit à la formation d’une fistule. C’est un problème de santé publique reconnu dans plusieurs pays en développement mais le Burundi en ignore l’ampleur. Une étude vient d’être menée pour évaluer l’ampleur de cette pathologie à partir des hôpitaux disposant d’un service de chirurgie et des entretiens menés avec des femmes bien ciblées.
Cinq provinces ont été choisies d’une façon raisonnée, parce qu’il y avait déjà eu auparavant des interventions sur les fistules dans les hôpitaux mais aussi pour couvrir les quatre régions sanitaires. Quatre questionnaires préalablement établis comprenant des réponses fermées et ouvertes ont été adressés, au personnel médical, à la personne atteinte de fistule, aux accoucheuses traditionnelles et aux administratifs des structures de soins. Le degré de connaissance de la maladie, le nombre de cas de fistules et les capacités disponibles pour prendre en charge les cas de fistules ont été déterminés.
30 personnels de santé ont été interrogés et 17 focus groups ont pu être réalisés. Au total 212 cas de fistules ont été signalés au courant des cinq dernières années et 17 personnes atteintes de fistule ont été rencontrées dans les cinq provinces visitées. Les personnes atteintes sont jeunes, pauvres, analphabètes pour la plupart, issues d’un milieu rural, et la fistule apparaît souvent à la première grossesse après un travail prolongé de plus de deux jours. Pour le personnel médical et les AT, la maladie est bien connue théoriquement alors que d’un point de vue pratique elle l’est beaucoup moins. Les capacités de prises en charge sont limitées par manque d’un personnel qualifié.