Maintenir la fille à l’école : Défis et Opportunités

« Investir dans l’Education pour avoir des écoles sensibles au genre » est le sujet de réflexion qui a réuni les membres et partenaires de Share-Net Burundi lors d’une table-ronde organisée dans ses locaux le 26 Avril 2024. Quels défis à la scolarisation de la fille, quelles solutions possibles et par qui ?

Selon les données de la banque mondiale, au Burundi 108% des filles ont pu s’inscrire à l’école primaire en 2018. Malgré des données encourageant, cet effectif va decrescendo tout au long du parcours scolaire. Plusieurs défis freinent la jeune fille à terminer son cursus scolaire lui enlevant de ce fait sa pleine potentialité pour vivre un futur plus prometteur. Des efforts  sont continuellement mis en place par le Ministère de l’Education et le gouvernement ; entre autres la gratuité de l’enseignement primaire en 2005, l’introduction du système Père et tante Ecoles pour maintenir les enfants et en particulier les filles à l’école.  Malgré, tout cet arsenal, la scolarisation des filles reste problématique.

Partant des défis, Cassien Kashirahamwe, consultant et Vice-président de la coalition BAFASHEBIGE (milite pour l’éducation inclusive) est revenu sur quatre principaux défis qui la scolarisation et le maintien de la jeune fille à l’école.

  • Insuffisances d’infrastructures, équipements, commodités de base adaptés et inclusifs. 34% des écoles n’ont pas de latrines pour filles et seules 41% des écoles du fondamental ont un point d’eau potable. Et pour conséquence, 70,2% des filles ne vont pas à l’école pendant la période de leur menstruation avec une moyenne de 5jours d’absence par mois, selon le Rapport d’Etat sur le Système Educatif de 2021 (RESEN 2021)
  • Les grossesses non désirées et les dispositions de l’Ordonnance Ministérielle n°610/1123 du 28/07/2022 portant modalités et critères de réintégration qui ne facilitent pas la jeune fille à réintégrer rapidement l’école.
  • Une inégalité genre en terme de disparités, de discrimination et de relations de pouvoir. Selon l’annuaire statistique 2022-2023 seules 16% de femmes sont directrices d’écoles, 28% DPE (Directeur Provincial d’Education) et 6% DCE (Directeur Communal d’Education) avec une prédominance des femmes enseignantes au fondamental (51%).

 

Par Rapport à ces défis, Jacqueline Nicintije, du ministère de l’Education a reconnu le caractère restrictif de certaines dispositions de l’OM n°610/1123 comme l’article 70 qui stipule que la fille renvoyée pour grossesse peut réintégrer dans un autre établissement, dès que l’enfant aura au moins 12 mois et au plus deux ans, munie de l’extrait d’acte de naissance de l’enfant. Elle s’est engagé à proposer le moment opportun la révision de l’ordonnance pour favoriser la réintégration des jeunes filles.

Pour Merthus Gacuti de FAWE Burundi, les écoles au Burundi devrait implémenter le modèle de FAWE d’école d’Excellence  qui agit  principalement sur :

  • Formation à la gestion scolaire sensible au genre pour les directeurs d’école et les chefs d’établissement (gérer les questions de la maturation sexuelle des garçons ainsi que des filles (la gestion des menstruation).
  • Formation à la pédagogie sensible au genre pour les enseignants.
  • Programme de sciences, de mathématiques et de technologie pour les filles.
  • Bourses pour les filles défavorisées.
  • Formation à l’autonomisation pour les filles et les garçons (Habilitation des garçons afin de se défaire des attitudes et des pratiques d’oppression du genre telles que la taquinerie complexe de supériorité.)

Des recommandations ont été émises à l’endroit du ministère de tutelle et autres partenaires

  • Révision de certaines dispositions du règlement scolaire pour l’adapter au bien-être de la fille.
  • Synergie et coordination des actions des organisations intervenant en milieu scolaire.
  • Harmonisation des textes et mesures d’accompagnement claire,
  • Durcir les sanctions en cas de VBG et VSBG
  • Sensibiliser les décideurs gouvernementaux par le biais du MENRS pour la prise en compte d’une transformation visant des écoles sensibles au genre.
  • Intégrer dans les curricula et à tous les niveaux l’aspect genre, masculinité positive et lutte contre les violences basées sur le genre en milieu scolaire.

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