Comparaison de l’utilisation des méthodes contraceptives modernes cinq ans avant et cinq ans après mise à échelle du financement basé sur la performance au Burundi
I. Introduction Le Burundi est un des pays de l’Afrique sub-saharienne les plus densément peuplés. Les résultats du recensement général de population et de l’habitat de 2008 ont montré que la population burundaise était de 8.805.574 habitants, dont les moins de 19 ans représentaient 54,3% et la densité de la population qui est passée de 144,7 habitants/km2 en 1979 à 289,3 habitants/ Km2 en 2008 (1) est une des plus élevées de l’Afrique sub-saharienne. La population burundaise s’accroît très rapidement, avec un indice synthétique de fécondité qui est passé de 6,4 enfants par femme en 2010 (2) à 5,5 enfants par femme en 2016 (3) et un taux de croissance annuelle de la population de 2,4% en 2008 (1) , exerçant ainsi une pression démographique sur les ressources disponibles. Le fait que plus de la moitié de la population a moins de 19 ans fait qu’il y a une forte demande d’éducation et de création d’emplois. La non maîtrise de la fécondité a été reconnue comme un des principaux freins au développement durable au Burundi dans le cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté de deuxième génération de 2012 (4). Malgré les efforts du Gouvernement en matière de promotion de la santé de la reproduction, matérialisés par la mise en place d’un programme spécifiquement dédié à la santé de la reproduction depuis 1984, il a été noté une faible adhésion de la population à l’utilisation des méthodes contraceptives. En effet, le taux de prévalence contraceptive était estimé à 22% en 2010 (2) et le taux d’utilisation des méthodes contraceptives modernes était estimé à 42,5% en 2016 d’après les données du programme national de santé de la reproduction PNSR (5).