Débat sur les grossesses en milieu scolaire: les grandes conclusions

En marge de la célébration de la journée internationale des droits de la femme; Share-net  Burundi  a organisé ce jeudi 10 mars, un débat live  sur l’état des grossesses dans les écoles avec comme thème : “Grossesse en milieu scolaire,  quels défis pour quelles solutions?”. 

Quatr

e personnes ont animé le panel à savoir  Jacqueline Nintunze  de CARE International, Bernard Nahimana du Ministère de l’Education (cellule zero grossesse), Ineza Grâce, une bénéficiaire   de l’asociation Nturengaho et Fleur Nibaruta de l’Association des Mères Célibataire.

La discussion a été ouverte par Inès Kidasharira (Share-net Burundi) en présentant les principales conclusions et chiffres de plusieurs rapports de l’ ISTEEBU, EDS, MINEDUC et HMIS (Health Management Information System).

 

  • Selon le rapport du ministère de l’Éducation, les grossesses chez les adolescentes sont plus nombreuses dans les zones rurales que dans les zones urbaines. Selon HMIS(2018), 36 % des personnes qui cherchent un traitement pour les IST sont principalement des adolescents et de jeunes adultes. Le rapport mentionne également que 40 % des victimes de violence sexiste sont des adolescents.

 

  • Pour Bernard Nahimana, les cas de grossesses en milieu scolaire ont diminué de 50%(rapport réalisé en 2019-2020)  par rapport aux années précédentes. Selon lui, le ministères,  ses partenaires et d’autres acteurs clés ont déployé des efforts considérables pour trouver des solutions aux problèmes, comme le programmeTantes et Père école . Ce dernier aide les élèves à recevoir des conseils d’experts sur divers sujets tels que la Santé Sexuelle et Reproductive et tout autre problème auxquels ils pourraient faire face.

 

  • Selon Jacqueline Nintunze, les jeunes manquent d’informations adéquates sur leur santé sexuelle du fait qu’en grandissant les parents n’abordent pas les sujets liés à la santé sexuelle avec leurs enfants.  Elle est impérative: les thématiques liées à la santé sexuelle des jeunes doivent être abordées dès le jeune âge.

  • Selon Fleur Nibaruta, les chiffres élevés sont également  dus  à  des rapports sexuels non consentis entre  adultes et mineurs. Ceux-ci peuvent être trouvés dans leurs communautés, écoles, ménages et même dans les églises

  • Devenue mère très tôt (8ème année), Ineza Grâce met en cause le manque d’information sur les changements qui surviennent à l’adolescence: “je n’avais aucune information ni sur les menstruations ni le cycle.” Quand, elle a vu ses règles pour la première fois, elle était confuse et quand elle en a parlé à sa mère, cette dernière  lui a dit qu’elle était devenue une adulte et qu’elle devait rester loin des garçons parce qu’ils étaient dangereux. 

 

  • Plusieurs membres de l’audience ont pointé du doigt  l’impunité des auteurs des cas de grossesses comme l’un des facteurs de nombreuses cas de grossesses non désirées dans les écoles. Les jeunes qui vivent dans l’extrême pauvreté courent aussi un risque élevé de tomber enceinte très tôt parce qu’ils n’ont pas certaines choses importantes comme les produits sanitaires et cela les rends de plus en plus vulnérables.

 

 

Des pistes de solutions proposées…

 

Sur ce qui peut être fait, Jacqueline suggère que l’éducation sexuelle soit ajoutée au programme national et enseignée dans les écoles.Il faudra aussi que les parents commencent à parler aux enfants aussitôt que possible. Les écoles devraient également établir des partenariats avec les centres de santé et les communautés afin que la sécurité des jeunes puisse être assurée par tous les acteurs clés de la société. 

Il est également très important que les éducateurs parlent ouvertement et sans honte ni tabou des sujets liés à la SSR. Du côté du gouvernement, Bernard dit qu’il faut ajuster les lois pour protéger les jeunes et punir ceux qui s’en prennent à eux. Selon Fleur,il faut aussi sensibiliser les masses pour dénoncer les cas où des adultes profitent de l’ignorance et innonce des jeunes. Elle souligne également la nécessité de soutenir les organisations qui œuvrent dans le secteur de la santé sexuelle et reproductive. Pour Grace, les jeunes devraient apprendre à dire non.

 Fidelité Mfurayimana  de NTURENGAHO estime que les centres de santé “Ami des jeunes” doivent  être restructurés pour être plus conviviaux envers les jeunes qui viennent à la recherche de services. 

En conclusion, les panélistes et les membres du public ont tous convenu qu’il est important de garder à l’esprit que: “Umwa s’ uwumwe” et donc que chaque membre de la société doit faire de la sécurité des enfants et des jeunes une priorité.

 

Pour voir l’ intégralité de la vidéo https://fb.watch/bKGE5H0eze/

 

 

 

BULLETIN TRIMESTRIEL Octobre-Décembre 2021

Annual Business Meeting de Share-Net, Quelles perspectives pour 2022?

Le 17 décembre 2021, les membres de Share-Net Burundi se sont rencontrés à l’occasion de l’Annual Business Meeting. À l’ordre du jour : échanger sur les réalisations de 2021 et les perspectives de 2022 ainsi que le renforcement du réseau à travers la promotion de la collaboration. L’ABM fut une occasion pour les bénéficiaires de subventions de Share-Net International de présenter les réalisations de leurs projets. La soirée fût également une occasion de présenter les trois lauréats de petites subventions de Share-Net Burundi.

Organisations bénéficaires de petites subventions de Share-Net-Burundi

  • Association Burundaise des Etudiants en Médecine : Le Kit « Jewe n’Urukundo », visant l’utilisation des méthodes ludique pour améliorer l’efficacité du dialogue sur l’éducation sexuelle des adolescents et jeunes au Burundi
  • Rural Woman Initiative for Self Empowerment: Contribuer à faire progresser la santé et les droits sexuels et reproductifs et à renforcer la résilience des communautés marginalisées des travailleuses du sexe en Mairie de Bujumbura
  • Medical Student for choice : Évaluation de l’impact des inondations sur la Santé Sexuelle et Reproductive dans la zone de GATUMBA

 

Echanges entre chercheurs et étudiants : lier la recherche et les politiques pour de meilleurs pratiques            

En collaboration avec Share-Net Burundi, l’Association Burundaise des Etudiants en Médecine (ABEM) a organisé quatre sessions d’échanges sur les droits à la santé sexuelle et reproductive entre  chercheurs et étudiants. Les quatre sessions ont eu lieu dans quatre autres universités disposant d’une faculté ou un institut de santé.

Lire ici la suite du Bulletin Trimestriel…

 

 

 

 

 

 

 

 

Journée d’échanges entre chercheurs et jeunes chercheurs : Comment lier la recherche, la pratique et la politique ?

Ce vendredi 3 décembre, l’Association des Etudiants en Médecine, (ABEM)  une Organisation des jeunes chercheurs issus de  différentes facultés de médecine au Burundi en collaboration avec Shar-Net Burundi  a organisé une séance d’échanges entre chercheurs et jeunes chercheurs en des droits à la santé sexuelle et reproductive au Burundi.

 

La première des quatre séances a eu lieu à l’Université du Burundi. Elle a regroupé enseignants, étudiants et Organisation de la Société Civile engagés dans la promotion des droits à la santé sexuelle et reproductive au Burundi.

La session a été une opportunité de présenter les différents travaux de recherche déjà effectués dans le domaine et de tacler les tabous autour des fistules obstétricales.

 

Hervé Rugamba, président de l’Association des étudiants en médecine  a insisté le besoin d’une collaboration transversale (recherche-pratique-politique) pour générer de nouvelles connaissances en  DSSR  pour une meilleure collaboration

Dans sa présentation, Professeur Déogratias Ntukamazina, enseignant chercheur et gynécologue est revenu sur son travail dans la prise en charge des fistules obstétricales. Il a montré la nécessité d’orienter les efforts pour tacler cette maladie ‘’taboue ” dû en grande partie à un retard de consultation

 

Dr Renovate Irambona,  chercheure en sciences de l’Education  a présenté les travaux effectués dans le cadre de la collaboration avec Share-Net Burundi. Elle a signalé qu’il y a peu  de produits de connaissances en matière de DSSR disponibles au Burundi pour orienter les politiques dans la prise de décision. Elle a expliqué en long et en large aux jeunes étudiants pourquoi les droits sexuels sont importants à reconnaitre: droit à l’information, à la non-discrimination, le droit au respect lors des soins de SSR,  à la non-discrimination, à une attitude dénuée de jugement, premier pas pour lutter les grossesses non désirées etc.

La séance s’est clôturée par une série de questions sur le sort des femmes atteintes de fistules, la solution au manque de vulgarisation de recherches effectuées en DSSR.

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