BULLETIN BIMENSUEL SHARE-NET BURUNDI , 10 JUIN-10 AOUT 2016
Avec la fin de la guerre et le rétablissement progressif de la paix et de la stabilité, le Burundi a fait des progrès significatifs dans le domaine de la santé et droits sexuels et reproductifs(SDSR). Des documents de politique et plans stratégiques ont été adoptés, parmi lesquelles, la déclaration de politique nationale de la population (2011), le Plan national de développement sanitaire et la Stratégie sexuelle et reproductive national de santé révisée (2013-2015). Les questions de santé sexuelle et reproductive sont bien reflétées dans les cadres de développement clés, notamment la «Vision Burundi 2025», et le CSLP – II (2012-2016). Des progrès ont été accomplis sur la majorité des indicateurs de santé, bien qu’encore loin d’atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)[1].
Le taux de prévalence contraceptive (TPC) est passé de 8,4% en 2005 à 30% en 2014, bien que les besoins non satisfaits de planification familiale restent élevés (31 %) et le taux de fécondité des jeunes (15-19 ans) reste élevé à 110 / 1000. Le Taux de mortalité maternelle est passé de 910 en 2005 à 500 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes en 2010, qui reste élevé par rapport au 275 / 100.000 nécessaires pour atteindre l’OMD5. Le taux d’accouchement en milieu de soins a considérablement augmenté, passant de 17,8% en 2000 à 70% en 2014, grâce à la gratuité des soins de maternité décrétée par le gouvernement en 2006. Néanmoins ,30 % des femmes enceintes accouchent encore dans leurs maisons sans l’assistance d’un personnel qualifié. Davantage d’efforts sont nécessaires pour améliorer les SONUB et SONU .L’ évaluation des besoins en SONU (Mars 2011) a découvert que seulement 5 centres de santé sur 229 échantillonnés, soit 2% étaient totalement opérationnel s pour les SONUB et seulement 17 sur 47 Hôpitaux, soit 36% étaient pleinement opérationnels pour SONUC. Le Burundi a adopté un programme national sur le VIH / SIDA, ce qui facilite l’intégration des interventions VIH dans l’ensemble du paquet de services de SSR. Selon EDS- 2010, la séroprévalence du VIH / sida chez les femmes âgées de 15-49 ans a été estimé à 1,4%. La même enquête montre que la prévalence chez les femmes âgées de 15-24 est de 0,8% par rapport à 3,5% en 2007 (Rapport ONUSIDA, 2008). Les données des sites sentinelles indiquent une baisse de la séroprévalence chez les femmes enceintes. La même tendance est observable parmi la population à risque où la séroprévalence est passé de 2,95% en 2007 à 0,4% en 2011 chez les hommes en uniforme et de 37,7 à 19,8% chez les travailleuses du sexe. L’un des défis auxquels le Burundi est confronté est sa croissance rapide de la population (2,4% par an) et la jeunesse de sa population (âge médian de la population est 17 années). L’indice synthétique de fécondité est l’un des plus élevés dans le monde, à 6,4 enfants par femme et il n’y a aucun signe de baisse significative de la fécondité.
Dans sa «Vision Burundi 2025», le Burundi reconnaît que son évolution démographique constitue un obstacle à son développement à long terme. La planification familiale est perçue comme l’une des principales stratégies pour freiner la croissance rapide de la population. L’objectif du gouvernement est de réduire l’indice synthétique de fécondité de 6,4 enfants par femme à 3 d’ici 2025, ce qui nécessiterait l’augmentation du TPC jusqu’à 60% d’ici 2025.
BULLETIN BIMENSUEL_SNBDI ,AOUT 2016